"L'enfant Océan" - Jean-Claude Mourlevat

 

 

La quatrième de couverture

Une nuit, Yann réveille ses six frères aînés, tous jumeaux. Il faut fuir : leur père a menacé de les tuer. Irrésistiblement attirés par l'Océan, les sept enfants marchent vers l'Ouest. De l'assistante sociale au routier qui les prend en stop, du gendarme alerté de leur disparition à la boulangère qui leur offre du pain, chacun nous raconte à sa façon un peu de leur incroyable équipée.

 

 

Mes impressions

Grande surprise!!! Je suis sûre que je suis la seule à avoir trouvé le conte auquel on pourrait comparer ce livre : "Le Petit Poucet", bien sûr.
 

Tout au long du récit, plusieurs éléments semblent ramener le lecteur au conte de Charles Perrault :

• Sept garçons (dont 3 paires de jumeaux et le plus jeune)
• La famille pauvre
• La pancarte "Chez Perrault" à l'entrée de la ferme des Doutreleau
• La ressemblance entre le Petit Poucet et Yann (tous deux très intelligents, avisés, courageux, taiseux voire muet pour Yann)
• Les deux citations du conte avant chaque partie de "L'enfant Océan"
• Le rêve de Nathalie Josse, l'assistante sociale, coïncidant totalement avec l'histoire du Petit Poucet
• L'élément perturbateur de l'histoire est une conversation entre les parents entendue par Yann et par le Petit Poucet

Jean-Claude Mourlevat a simplement adapté "Le Petit Poucet" en le modernisant (technologie, assistante sociale, transports, cadre spatio-temporel défini, etc.).

Le fait que "L'enfant Océan" soit un récit polyphonique m'a beaucoup plu. Cela a pour effet de renforcer la véracité de l'histoire et les liens qui unissent les différents personnages (notamment les jumeaux) et nous permet de percevoir le récit sous différents angles. Le passage d'un point de vue à l'autre m'a aidée à découvrir des détails jusque là inconnus et à entrer plus profondément dans l'histoire. En effet, cette polyphonie a entrainé un certain nombre de traces d'oralité. Chaque personnage s'adresse à nous d'une telle façon que j'avais la sensation d'être avec eux : pas de "chichis" sur la manière de s'exprimer, pas de gêne quant aux insultes, pas de belles phrases à rallonge dans lesquelles on ne comprend pas un mot sur deux. C'est donc grâce à ce mécanisme et à ce style simple que j'ai pu m'imprégner totalement de l'histoire.

 

Tout au long du récit, j'ai éprouvé de la tendresse pour Yann, ce jeune garçon si différent, si renfermé et pourtant si avisé et courageux. De plus, il m'est apparu plus attachant encore de par son côté fragile : sa petite taille l'obligeant à voyager dans un sac et son corps de bébé ne nécessitant presque rien pour se nourrir. Même lorsque j'ai découvert qu'il avait menti sur la raison qui l'a poussé à emmener ses frères loin de la ferme, j'avais toujours une certaine affection pour lui. Comment ne pas être touchée par ce petit être?

En conclusion,  je dirais que je n'ai ni adoré, ni détesté ce livre (comme souvent d'ailleurs). Je l'ai lu d'une traite, j'ai apprécié la trame, les personnages, les obstacles rencontrés et le voyage parcouru. Cependant, je n'ai pas été transportée ou émerveillée par ce récit. Mais ne te tracasse pas Jean-Claude, comme je l'ai dit dans l'article précédent (sur Harry Potter), il est très rare qu'un livre me fascine réellement. :)

O.R.